One Ear (Fr)

One Ear

« One Ear »

(Quelques pièces du puzzle)

Le Burn Out est un sujet sérieux.

Le but dans ce site n’est ni de s’y plonger en profondeur, ni de l’ignorer.

 

Il faut savoir Lâcher, absolument. Il faut s’y Tenir, absolument.

Note: au mieux, en France, on est peut-être à une période de début de reconnaissance. Il faut savoir où trouver de l’aide. Souvent, il faut être prêt à demander de l’aide, et à en recevoir.

Un an avant « mon burnout », j’avais déjà atteint une limite que l’on peut déjà appeller « burnout ». J’avais tenté de trouver de l’aide, de lancer un signal d’alarme, de ne plus compter uniquement sur moi. Pas de réponse. Ni psychologique, ni professionnelle. Je me suis relevé tout seul, avant que cela ne frappe à nouveau, beaucoup plus fort.

A nouveau, j’ai d’abord été sans filet pendant plusieurs mois. Si j’ai pu ne pas plonger plus bas c’est grâce à un petit noyau amical, bénévole, ET qualifié, que j’ai pu former autour de moi. Une première ligne de défense avant que des outils sociaux, psychologiques, administratifs, juridiques puissent se mettre en place. Mes amis se reconnaîtront, sinon je dois citer ici l’association 60.000REBONDS qui épaule les entrepreneurs en phase de liquidation.

PS: cette page est bien sombre, à chacun son parcours, mais le sujet au fond est de retrouver les forces pour oeuvrer à plus grand que soi!

Chez moi, l’ouie est un sens primordial. L’oreille est un organe réceptif évidement, mais elle est aussi partie intégrante du processus d’émission, d’expression, en tant que musicien, luthier, et amoureux des langues, c’est une sensibilité liée à des choses en profondeur…

Au début de la période de collapse, d’oblitération de tous les chapitres de ma vie à ce moment là, un acouphène est apparu – un bourdonnement intense et constant à l’oreille gauche. Je n’arrive pas à comprendre comment j’ai pu le « supporter », mais surtout les dégâts qu’il a provoqué sont allés jusqu’au point où je ne pouvais plus écouter de musique pendant plusieurs mois. J’ai eu à me représenter de ne plus pouvoir jouer un instrument. Une perspective effrayante en plus de la douleur physique.

Ce site, « One Ear » on « Two Legs », c’est aussi l’histoire d’une guérison (en grande partie mais pas que) par le sport.

The middle ear works like a banjo head ;-)
The Ear – source: the Best Sounding Banjo, by Roger H. Siminoff

 

Alors que j’étais encore en dessous du ras du plancher du sous-sol, mon ami « Sidd » me dit qu’il s’entraine pour le semi-marathon d’Edimbourg. Ca a fait ‘Tilt’ en un quart de seconde dans ma tête. Je savais que j’allais le courir aussi. Lorsque j’ai acheté ma place, je n’étais ni capable de courir 30 minutes sans être au bout de ma vie, ni je n’avais les moyens ni assez de cerveau disponible pour organiser quoi que ce soit ou acheter des billets. J’avais 6 mois devant moi.

burnout is serious matter

J’ai tout organisé autour de la date de la course pour résoudre coûte que coûte toutes les problématiques majeures qui étaient devant moi.

Et j’ai cumulé, cross-training avec l’association locale de course de Trail pour apprendre à m’entrainer, du yoga pour les étirements, ayant un peu de boxe française derrière moi, je me suis inscrit au club de kickboxing pour le cardio (et ça apprend à retrouver des forces là où l’on croit qu’il n’y en a plus…), et piscine, deux fois par semaine… Autant dire que j’ai mis le paquet.

Progression physique
progression physique avant le semi
entrainements semi
Apprendre à périodiser les entrainements, à se remettre en cas de blessure…

 

Le semi m’a permis de passer un seuil important. Dans la vidéo, on me voit avec un banjo, or à ce moment là je pouvais reprendre confiance à prendre plaisir dans la musique, à petites doses, lorsque mon oreille était d’accord. Ensuite, c’est palier après palier après palier, en me protègeant, que les tensions majeures sont parties petit à petit, et qu’aujourd’hui il m’arrive même d’oublier à quel point je devais me tenir l’oreille et m’éloigner.

legs run